FEDERER, pour un nouveau CONTRAT SOCIAL
Comment restaurer la souveraineté du peuple quand on voit dans quel état la monarchie élective, inaugurée en 1958 - et jamais remise en question depuis - laisse la nation 55 ans plus tard ?
Trahison de la pensée de JAURES, trahison du programme du CNR, trahison de l’héritage socialiste historique, affaiblissement permanent des institutions, affaiblissement « éhonté » de la République dont même LE PEN et SARKOZY arrivent à se réclamer sans vergogne.
Sommes-nous encore en République ? On ne peut qu’en douter profondément quand on constate que l’Etat est désormais incapable de définir l’intérêt général et de le garantir ; incapable de protéger le bien commun dans tous les domaines. Il est à présent clairement au service -souvent avec obséquiosité - du privé, dans une financiarisation des objectifs sociaux et économiques sans précédent.
C’est bien dans ce ghetto mensonger et oppressant qui aliène le temps, la santé et toutes formes de libertés ,qui endort ce faisant tout esprit critique et toute volonté d’explorer le moyen et le long terme des projets publics collectifs d’un contrat social anémique ; c’est bien dans cette Nation asphyxiée par les riches de plus en plus nombreux qu’il faut reparler haut et fort de souveraineté du peuple.
Que reste t-il de la devise LIBERTE-EGALITE-FRATERNITE de cette nation qui cimentait les espoirs et galvanisait les énergies vers un monde plus juste, plus équitable et plus solidaire ? Des autocrates, des menteurs -voire des voyous - ont pillé la maison. Le « qu’ils s’en aillent tous » de MELENCHON est parfaitement justifié. Ceux qui s’y rallient doivent jeter les bases d’une VIème République - qui serait la première des temps dits modernes - où leurs connaissances et leur détermination feraient d’eux dans des meetings, des universités, des rencontres populaires, les inlassables et modestes défricheurs d’un nouveau terreau. Ils sont tous faillis ces « élus » de quarante, cinquante, soixante ans et plus qui ont laissé délibérément le crépuscule républicain s’installer. Leur goût obsessionnel du pouvoir les a tous écartés de la position de principe si nécessaire et si utile de Commis de l’Etat et de la Nation ; fonction qui implique un travail de tous les instants, l’abnégation et la discrétion sans nécessaire reconnaissance publique et médiatique.
La politique spectacle, inaugurée par DE GAULLE et démultipliée dans les années 80, a eu raison du débat d’idées de fond qui alimente l’intérêt pour la gestion de la Cité que ce peuple a hérité de son histoire.
Restaurer l’horizontalité de pouvoirs solidaires, partagés et utiles qui traversent nécessairement la société en marche. Labourer et semer dans le champ de la conscience collective pour faire émerger une nouvelle Constitution et un nouveau Contrat Social qui s’inscriront l’une au fronton et l’autre au cœur d’une nouvelle République. Voilà le CAP !!!!!
Au sein de ce fédéralisme national, les « anciens » devront savoir renoncer à leurs mandats -souvent pluriels - car ils sont, qu’ils le veuillent ou non, marqués par les compromis et les renoncements, sinon les trahisons, que leur a infligé longuement cette série de petites monarchies électives. Ils en gardent les postures et les résistances. Par honnêteté, ils doivent en appeler largement au renouveau de la classe politique à travers les jeunes générations issues de la société civile.
Quant à la question du FN et les tentations qu’il suscite, il convient de montrer clairement qu’il y a bien un noyau national-fasciste au cœur de sa dynamique. Mais aussi, que ce parti promu par un milliardaire, allié inconditionnel et irréductible de toutes les droites, a toujours cherché à ouvrir une crise de régime pour offrir la République au chaos. Il est peut être sur le point d’y parvenir ! Pas sûr. Autocratie et népotisme le fondent. La dialectique pernicieuse et le galvaudage sémantique des concepts sont sa tasse de thé. Il est même perçu aujourd’hui comme garant de la Laïcité ! Un comble ! Regardons autour de nous, et voyons où les nationalismes nous conduisent : jusqu’à faire imploser de vieilles nations. Le FN est aussi rétrograde dans ses fondements et sa pratique que les staliniens qui soutiennent Poutine dans sa reconquête de l’Empire. Sa puissance de recrutement est strictement liée au crépuscule républicain de la Vème République.
Daniel SOULARUE CAP A GAUCHE 19