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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 11:02

111122141351.jpgL’écologie doit être abordée comme un puissant levier de transformations économiques, sociales et politiques de ce vieux monde, largement hérité du XIXe siècle, qui perdure dans les industries, l’habitat, l’organisation sociale et les institutions, etc...

«Implantée» dans une république moderne et dynamique, avec courage et détermination, l’écologie doit connaître un développement exponentiel jusqu’à générer un nouveau courant de civilisation, ce pour quoi elle a vocation. A cet égard, l’Europe, à l’échelle du monde, est un espace expérimental pertinent.

Ne laissons pas l’Europe se construire sans l’écologie, nous raterions un rendez-vous historique.

1 L’écologie ne peut pas être naïve : elle doit donc s’appuyer sur des sciences nombreuses -physique, climatologie, botanique, agronomie, géographie, anthropologie, archéologie, géopolitique et économie. Elle y gagnera ainsi en crédibilité et en force de conviction. Elle bâtira ainsi un projet lisible, cohérent, clair et solide, permettant de sortir de la guérilla qu’elle mène actuellement et de proposer un autre mode de vie, un autre usage de la planète avec l’assentiment, l’adhésion du plus grand nombre.

2 Elle ne peut pas être fondée sur de simples émotions conduisant à l’indignation. Certes, la prise de conscience est utile ; mais elle n’est pas suffisante. Elle ne peut pas relever de positions individualistes souvent très privées, qui renvoient à l’histoire personnelle et au vert-paradis-des-amours-enfantines. Elle est une cause collective, discutée, partagée qui met en branle des groupes sociaux, larges et puissants, en marche vers un véritable contrat social au moins à l’échelle de la Nation. Elle ne peut pas être sectaire : elle doit donc être fondée sur sa capacité à convaincre à susciter l’adhésion et l’enthousiasme à travers le débat et le projet. Elle n’est pas l’apanage de petits groupe «initiés» qui trouvent là un petit pouvoir politique, ou un petit prestige social de pseudo-mandarins. Cette tendance, qui a marqué l’émergence de l’écologie, a souvent contribué à susciter son rejet. Il n’y a aucun pouvoir à prendre dans quelque «cercle» que ce soit. Il y a un travail, une réflexion collective dense à effectuer avec, à la clef, l’annonce, peu populaire, de très grands efforts à venir dans de lourds chantiers.

3 Elle ne peut pas être fondée sur la culpabilité. C’est le principal «moteur» utilisé aujourd’hui par les grands groupes commerciaux et industriels qui tentent de faire de l’écologie un marché en proposant toutes sortes de processus et de gadgets qui enfument les consommateurs. Ils produisent surabondamment, sur des bases qui sont tout sauf celles de l’écologie et répercutent vers le citoyen mal à l’aise, plus ou moins bien informé, la bonne gestion de la chaîne de production avec les déchets et la pollution qu’elle génère- (produits emballés, voitures, électroménager, ordinateurs, etc… en sont de bons exemples). Les acteurs de la sensibilisation et l’éducation des enfants à l’environnement agissent souvent à partir de cette culpabilisation délibérée qui étouffe le sens critique et protège le système pervers de consommation. On se donne ainsi bonne conscience à un tout petit prix en termes d’effort, et on passe à côté de l’essentiel. Le brevet de citoyen-écolo est facile à obtenir. Les enfants, conditionnés, et leurs éducateurs sauront-ils demain, sortir de cette impasse et aller beaucoup plus loin, beaucoup plus en profondeur pour bien connaître la perversité du système producteur consommateur sournoisement «repeint en vert» ?

4 Elle ne peut pas être seulement réparatrice. Ce comportement «réparateur» des brèches et des dégâts environnementaux, très méritant au demeurant, procède lui aussi de la culpabilité profonde. Il révèle simplement une conscience plus aigüe de grandes problématiques environnementales. Souvent, il spécialise et éreinte les acteurs, et parfois les désespère- (le «repeuplement» des rivières en est un bon exemple). On intervient courageusement ici sur une problématique de l’eau, là sur une problématique de déchets, là encore sur une problématique de gestion forestière ; mais comme le système global de production/marchandisation amplifie sans cesse ses ravages, on s’épuise dans une course aux «pansements». On l’appelle aujourd’hui du nom révélateur et redoutable de Développement Durable. Le principe essentiel est «sauvez la bête, c’est votre boulot ; je m’occupe de la tondre et de la saigner. Il faut qu’elle vive le plus longtemps possible ; au moins une génération…et si possible deux ! ».

Cher «Développement Durable», que de crimes nouveaux ne commet-on en ton nom ! Tu as rassuré les décideurs et ils s’en donnent à coeur joie. Grenelle est la plus belle illustration de ce marché de dupes. On ne peut plus aller chercher les vraies causes de dépérissement des écosystèmes, les identifier et les faire connaître tant on est occupé à panser leurs blessures.

C’est un diktat de la pensée unique fondé sur une bonne conscience à vil prix qui écarte, à priori, toutes les analyses scientifiques et tout esprit critique.

5 Elle n’est ni consensuelle, ni tiède : la quête du Consensus nuit à la dynamique du projet et, souvent, le dénature. Le temps moyen d’inertie dans les administrations, tout comme dans les collectivités, est de l’ordre de 15 ans ! L’équivalent aujourd’hui d’une génération ! L’écologie est exigeante, impatiente et audacieuse. Eu égard aux urgences, elle propose de transformer le monde dès maintenant pour éviter le pire. Elle est toute entière fondée sur le débat d’idées citoyen et la contractualisation des objectifs. La dynamique en cours du Front de gauche lui convient parfaitement. C’est la recherche du consensus à tout prix qui a conduit au Grenelle de l’Environnement et au Développement durable. C’est la règle de l’unanimité qui rabote les énergies et les génies des peuples qui constituent l’Europe. D’où le marasme douloureux dans lequel nous sommes, le diktat de l’économie fondée sur des mathématiques inhumaines et consensuelles, l’absence de visions transformatrices pour vivre autrement et mieux, dans le partage, la solidarité et l’amélioration si nécessaire de nos cadre de vie.

6 L’écologie ne tend pas la joue gauche. Elle est centrée sur l’information la plus complète et la plus large possible du plus grand nombre. Les efforts considérables et les sacrifices qu’elle impose désormais vu l’état de la planète en appellent à la lucidité, la détermination, l’engagement fort et le courage. J’ai largement développé le versant de l’esprit. Qu’en est-il de la lettre pour définir les outils qui mettraient en branle cette formidable dynamique de transformation, ce qui fera le lien avec le monde politique.

En quelques mots, il y a trois outils incontournables : le cadre Républicain avec le contrat social et la Constitution,

les services publics, l’éducation et la recherche.

1 Rien de nouveau et de fort pour changer la vie ne pourra se faire sans une République vraie dont les représentants élus :

- connaissent parfaitement les territoires et leurs problématiques environnementales,

- sont soucieux de recueillir un maximum d’informations et de les transmettre aux populations dans le débat,

- sont attentifs de porter au plus haut niveau de décision les grands enjeux environnementaux du territoire qu’ils représentent, afin de nourrir le contrat social qui soude la nation, dans l’effort collectif et la solidarité, autour des grandes nécessités du moyen terme et du long terme dans tous les domaines, «remonter» dans la Constitution les objectifs incontournables et leurs assises juridiques qui fixent un cap de civilisation.

On voit bien que la petite monarchie en cours n’a pas le coffre pour aller vers une République de l’écologie.

Elle s’est contentée «d’adosser» la charte de l’environnement à la Constitution (Chirac). On ne fera pas l’économie d’une Constituante et d’une VIe République.

2 Tous les services publics, restaurés et consolidés, sont les leviers d’une mise en oeuvre de la République de l’écologie. Dans le cadre de l’économie mixte, les financements publics versés au privé doivent être échoconditionnés.

La concurrence «loyale et non faussée» fera le reste. Priorité aux grands enjeux nationaux et

aux entreprises nationales avec à la clef un formidable vivier pour l’emploi.

3 Une place particulière sera faite au service public laïc d’éducation et de recherche qui est la clef de voûte du nouveau contrat social et de sa pérennité.

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